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Ronald Albert Martin, Broken Action, 1978
Estimate:
CA$75,000 - CA$95,000
Sold
CA$81,000
Timed Auction
BYDealers – Art canadien important / Important Canadian Art
ARTIST
Ronald Albert Martin
Description
Techniques/Medium
Acrylique sur toile / Acrylic on canvas
Dimensions
228,6 x 153 cm / 90 x 60 ¼ in
Signatures
signée, datée et titrée sur le châssis / signed, dated and titled on the stretcher
Provenances
Carmen Lamanna Gallery, Toronto
Collection particulière / Private collection, Toronto
Bibliographie/Literature
KLEPAC, Walter, James D. CAMPBELL et Ron MARTIN. Ron Martin: 1971-1981, Toronto, Art Gallery of Ontario, 1989.
THÉBERGE, Pierre. Canada, Ron Martin, Henry Saxe, Ottawa, National Gallery of Canada for the Corporation of National Museums of Canada, 1978.
Ce tableau fascinant de Ron Martin fait revivre un instant l’impétuosité des grands remous au pied d’une falaise. Ses eaux noires agitées happent le regard et l’emportent dans leurs tourbillons. Issue de la série Black Paintings, qui représente le Canada à la Biennale de Venise en 1978, cette pièce de résistance s’impose dans sa plus pure matérialité avec un noir d’ivoire onctueux compacté à la truelle de façon uniforme et presque sans interruption sur toute la surface picturale. La frontalité de la matière rend à la fois visible la picturalité de l’œuvre et invisible son image, laquelle est engloutie sous les effets marbrés de la peinture. Comme à la surface d’un lac, la lumière la plus éblouissante s’accroche aux masses les plus noires. Seules quelques parcelles de la couche de peinture blanche sous-jacente échappent à la densité absolue des empâtements, qui se juxtaposent et s’emboutissent pour ainsi dire à l’infini.
Peintre épris de rigueur, Martin affectionne l’approche sérielle et l’arbitraire de la contrainte, comme un temps d’exécution fixe ou une quantité de peinture limitée. D’un corpus à l’autre, l’artiste varie les angles d’approche – monochrome, géométrique, pictural – en restant axé sur la matérialité de la peinture. Il peint à main nue, au pinceau, au sol, par coulage et grattage, par accumulation ou application directe. Le résultat est une œuvre résolument gestuelle. Walter Klepac, spécialiste de l’œuvre de Martin, brosse un portrait définitif et convaincant des Black Paintings depuis l’avènement du dripping de Jackson Pollock dans les années 1940 : « Leur particularité et leur intransigeance, leur ordonnancement et leur cohérence sous-jacente semblent attester un but hautement précis et intelligent, ce qui, au chapitre de la surface et du support, est assez différent de ce que nous observons d’habitude dans la peinture matiériste de cette période » [nous traduisons].
Exposées pour la première fois en juin 1975 à la Carmen Lamanna Gallery, à Toronto, la série Black Paintings et la One Colour Painting qui la précède sont encensées par la critique en raison de leur rigueur et de leur excellence formelles. Dans son compte rendu de l’exposition publié dans le Toronto Star, le critique Gary Michael Dault qualifie Martin d’un des peintres les plus importants du Canada; cette exposition est selon lui la meilleure de l’artiste à ce jour. Les deux expositions sont d’ailleurs citées dans les manuels d’histoire comme faisant partie des chapitres les plus marquants et les plus déterminants de l’histoire de l’art canadien contemporain. En 2012, Ron Martin a été récompensé par le Prix du Gouverneur général pour les arts visuels et les arts médiatiques. (A. L.)
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This fascinating piece by Ron Martin lets us experience the fervency of a swirling eddy at the foot of a cliff, as it snatches our gaze and pulls it into its black, churning waters. From his Black Paintings series, with which he represented Canada at the 1978 Venice Biennale, this pièce de resistance asserts in its purest material form through an unctuous, ivory-black pigment condensed with a trowel into a uniform, almost uninterrupted coat across the entire pictorial surface. The frontality of the paint brings the work’s pictorial aspects to the surface, yet it simultaneously obscures the image under the material’s mottled effects. As on the surface of a lake, the most dazzling light gleams off of the darkest masses. Just a few small patches of underlying white paint break through the complete density of the impastos, which seem to endlessly juxtapose and collide with each other.
Inclined to adopt rigorous methods, Martin often works in series, with arbitrary constraints such as fixed time limits or restricted quantities of paint. Although each body of work is approached differently—monochrome, geometric, pictorial—the material quality of paint remains the central focus. Martin paints in different ways: with his bare hands, with a brush, on the floor, by pouring or scraping the paint, by accumulation or direct application. The result is resolutely gestural art. Walter Klepac, who studied Martin’s work closely, gives a definitive and convincing description of the Black Paintings that references Jackson Pollock’s drip paintings from the 1940s: “Their specificity and intransigence, their sense of order and underlying coherence seem to attest to the presence of a highly focused and intelligent purpose quite unlike anything we have come to expect of surface and support, and a departure from what we typically see in material-based paintings of this period.”
First exhibited at Carmen Lamanna Gallery (Toronto) in June 1975, Martin’s Black Paintings series and his One Colour Painting that preceded it were acclaimed by critics for their formal rigour and excellence. In his review of the Lamanna show for The Toronto Star, noted critic Gary Michael Dault called Martin one of Canada’s most important painters and lauded the exhibition as his best to date. The exhibition has since entered the history books as being part of the most significant and radical chapters in the history of contemporary Canadian art. In 2012, Ron Martin received the Governor General’s Award in Visual and Media Arts.
Acrylique sur toile / Acrylic on canvas
Dimensions
228,6 x 153 cm / 90 x 60 ¼ in
Signatures
signée, datée et titrée sur le châssis / signed, dated and titled on the stretcher
Provenances
Carmen Lamanna Gallery, Toronto
Collection particulière / Private collection, Toronto
Bibliographie/Literature
KLEPAC, Walter, James D. CAMPBELL et Ron MARTIN. Ron Martin: 1971-1981, Toronto, Art Gallery of Ontario, 1989.
THÉBERGE, Pierre. Canada, Ron Martin, Henry Saxe, Ottawa, National Gallery of Canada for the Corporation of National Museums of Canada, 1978.
Ce tableau fascinant de Ron Martin fait revivre un instant l’impétuosité des grands remous au pied d’une falaise. Ses eaux noires agitées happent le regard et l’emportent dans leurs tourbillons. Issue de la série Black Paintings, qui représente le Canada à la Biennale de Venise en 1978, cette pièce de résistance s’impose dans sa plus pure matérialité avec un noir d’ivoire onctueux compacté à la truelle de façon uniforme et presque sans interruption sur toute la surface picturale. La frontalité de la matière rend à la fois visible la picturalité de l’œuvre et invisible son image, laquelle est engloutie sous les effets marbrés de la peinture. Comme à la surface d’un lac, la lumière la plus éblouissante s’accroche aux masses les plus noires. Seules quelques parcelles de la couche de peinture blanche sous-jacente échappent à la densité absolue des empâtements, qui se juxtaposent et s’emboutissent pour ainsi dire à l’infini.
Peintre épris de rigueur, Martin affectionne l’approche sérielle et l’arbitraire de la contrainte, comme un temps d’exécution fixe ou une quantité de peinture limitée. D’un corpus à l’autre, l’artiste varie les angles d’approche – monochrome, géométrique, pictural – en restant axé sur la matérialité de la peinture. Il peint à main nue, au pinceau, au sol, par coulage et grattage, par accumulation ou application directe. Le résultat est une œuvre résolument gestuelle. Walter Klepac, spécialiste de l’œuvre de Martin, brosse un portrait définitif et convaincant des Black Paintings depuis l’avènement du dripping de Jackson Pollock dans les années 1940 : « Leur particularité et leur intransigeance, leur ordonnancement et leur cohérence sous-jacente semblent attester un but hautement précis et intelligent, ce qui, au chapitre de la surface et du support, est assez différent de ce que nous observons d’habitude dans la peinture matiériste de cette période » [nous traduisons].
Exposées pour la première fois en juin 1975 à la Carmen Lamanna Gallery, à Toronto, la série Black Paintings et la One Colour Painting qui la précède sont encensées par la critique en raison de leur rigueur et de leur excellence formelles. Dans son compte rendu de l’exposition publié dans le Toronto Star, le critique Gary Michael Dault qualifie Martin d’un des peintres les plus importants du Canada; cette exposition est selon lui la meilleure de l’artiste à ce jour. Les deux expositions sont d’ailleurs citées dans les manuels d’histoire comme faisant partie des chapitres les plus marquants et les plus déterminants de l’histoire de l’art canadien contemporain. En 2012, Ron Martin a été récompensé par le Prix du Gouverneur général pour les arts visuels et les arts médiatiques. (A. L.)
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This fascinating piece by Ron Martin lets us experience the fervency of a swirling eddy at the foot of a cliff, as it snatches our gaze and pulls it into its black, churning waters. From his Black Paintings series, with which he represented Canada at the 1978 Venice Biennale, this pièce de resistance asserts in its purest material form through an unctuous, ivory-black pigment condensed with a trowel into a uniform, almost uninterrupted coat across the entire pictorial surface. The frontality of the paint brings the work’s pictorial aspects to the surface, yet it simultaneously obscures the image under the material’s mottled effects. As on the surface of a lake, the most dazzling light gleams off of the darkest masses. Just a few small patches of underlying white paint break through the complete density of the impastos, which seem to endlessly juxtapose and collide with each other.
Inclined to adopt rigorous methods, Martin often works in series, with arbitrary constraints such as fixed time limits or restricted quantities of paint. Although each body of work is approached differently—monochrome, geometric, pictorial—the material quality of paint remains the central focus. Martin paints in different ways: with his bare hands, with a brush, on the floor, by pouring or scraping the paint, by accumulation or direct application. The result is resolutely gestural art. Walter Klepac, who studied Martin’s work closely, gives a definitive and convincing description of the Black Paintings that references Jackson Pollock’s drip paintings from the 1940s: “Their specificity and intransigence, their sense of order and underlying coherence seem to attest to the presence of a highly focused and intelligent purpose quite unlike anything we have come to expect of surface and support, and a departure from what we typically see in material-based paintings of this period.”
First exhibited at Carmen Lamanna Gallery (Toronto) in June 1975, Martin’s Black Paintings series and his One Colour Painting that preceded it were acclaimed by critics for their formal rigour and excellence. In his review of the Lamanna show for The Toronto Star, noted critic Gary Michael Dault called Martin one of Canada’s most important painters and lauded the exhibition as his best to date. The exhibition has since entered the history books as being part of the most significant and radical chapters in the history of contemporary Canadian art. In 2012, Ron Martin received the Governor General’s Award in Visual and Media Arts.